CÉLÉBRONS LA RÉSISTANCE DES FEMMES POUR UNE JUSTE PAIX ET L’ÉGALITÉ !

8mars2017

“Je définis la paix non comme l’absence de guerre, mais comme la présence de la justice et l’absence de peur.”  Ursula Franklin, (1921-2016)

À l’occasion de la Journée internationale des femmes de 2017, le Comité pour le 8 mars des femmes de diverses origines  invite toutes les femmes et leurs allié.e.s à célébrer la résistance des femmes  face aux différentes forces qui violent leurs vies et celles de leurs familles et de leurs communautés, leurs terres, leurs droits et libertés. Historiquement, les femmes ont été à l’avant-garde des mouvements et des révolutions  défiant le patriarcat, le colonialisme, l’impérialisme et le capitalisme.

Parmi les nombreuses femmes d’ici et ailleurs dans le monde qui résistent à l’inégalité et à la guerre, saluons la détermination des femmes kurdes luttant courageusement contre l’impérialisme pour leur autodétermination. Ces dernières années, elles ont été une formidable force de combat contre Daesh, les mettant sur un pied d’égalité dans leurs communautés. Quant aux femmes de la Palestine, les plus touchées par l’occupation militaire la plus longue de l’histoire, elles se tiennent  toujours debout, défiant  et résistant l’apartheid meurtrier de l’État sioniste  au quotidien.

Seules la justice et l’égalité peuvent être garantes de la paix. Au Québec et au Canada, nous avons été stupéfaites par la tuerie sauvage des musulmans à Québec. Mais nous n’en sommes pas surprises. Depuis un bon bout de temps, pour de sordides raisons  de politiques électoralistes, les gouvernements provinciaux et fédéraux, les politiciens et les médias attisent les flammes de la xénophobie et de l’islamophobie  jouant dangereusement avec les corps des femmes des communautés ethniques minoritaires et en particulier des femmes musulmanes. Si ces actes extrêmes interpellent,  malheureusement le racisme continue d’être bien vivant à l’égard de bien d’autres communautés marginalisées, comme en témoignent les révélations sur les abus sexuels perpétrés contre les femmes autochtones à Val d’Or et ce, impunément. Ou encore, à travers la question d’un jeune enfant noir à Montréal faisant écho de ce qu’il entendait sur la cour d’école, et demandant à son père: «Les Noirs sont-ils sales?

Avec Trump à la Maison Blanche, on rentre dans une période plus que jamais non sécuritaire, en particulier pour les personnes déjà vulnérables et déplacées à cause de la paupérisation programmée par la guerre et la marginalisation  tant économique que politique de leur territoire. Les gains durement arrachés par le mouvement des femmes sont attaqués – allant des droits en matière de procréation jusqu’à l’équité salariale. Mais en même temps, sur un registre plus positif, les œillères sont en train de tomber : le rôle du néolibéralisme et des grandes entreprises, qui supportent et endossent les guerres d’agression, sur les  politiques intérieures est plus clair que jamais. Les projets destructeurs délogeant des pans de population, détruisant les terres et empoisonnant les eaux – comme les oléoducs et l’exploitation féroce des mines à grande échelle – font face à une opposition acharnée des mouvements populaires où les femmes sont en première ligne, notamment en Équateur, au Dakota du Nord (USA), au Lac Barrière (Québec). Les gens descendent en masse dans les rues, posant des actes de résistance avec un discours et des objectifs clairs. Les femmes ont manifesté non seulement à Washington, mais partout dans le monde. Comme disaient les femmes sous le régime d’apartheid sud-africain dans les années 1980: «Maintenant vous avez touché les femmes, vous avez touché une roche, vous avez délogé un rocher, et vous serez écrasé »

Les volte-face du gouvernement Trudeau sur les pipelines, son soutien continu à l’État sioniste d’Israël et aux accords d’armement avec l’Arabie saoudite ont déclenché l’opposition ici au Canada devant l’abandon de ses promesses électorales l’une après l’autre. Au Québec et au Canada, nous devons réaffirmer ce que nous savons depuis longtemps : pour réaliser l’égalité des sexes, nous avons besoin de salaires équitables ($15 salaire minimum), des logements abordables, un réseau de garderie universel et accessible, des politiques d’immigration juste et une fin aux violences faites aux femmes !

Nous vivons des temps sombres, mais nous sommes inspirées par les femmes qui nous ont précédées et  célébrons leur résistance. Nous célébrons les femmes russes qui, il y a 100 ans, au cours de la Première Guerre mondiale, ont manifesté pour «la paix et du pain», ouvrant la voie à la révolution bolchevique. Nous nous souvenons des femmes du nord du Bengale (Inde) qui, il y a 50 ans, ont participé au soulèvement paysan de Naxalbari contre les relations féodales exploitantes et oppressives, inspirant les générations successives jusqu’à nos jours, en particulier les Dalits et les tribus indigènes.

Nous nous rappelons des sœurs que nous avons perdues au cours de l’année écoulée – Diana Yaros, Ramani Balendra, Nathalie Moreau, et celles plus éloignées qui ont été abattues par des balles d’assassins ces dernières années – Berta Caceres du Honduras, les femmes kurdes abattues à Paris – Sakine Cansiz , Fidan Dogan, et Leyla Saylemez – et tant d’autres. Les forces répressives pensaient qu’elles enterraient ces femmes, mais ne se rendaient pas compte qu’elles semaient les graines de la relève. Leurs actions et leurs sacrifices ont suscité des changements positifs pour elles-mêmes et leurs communautés. Nous les célébrons et nous célébrons notre résistance pour une juste paix et l’égalité!

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